Au travers de différents aspects tels que l’assemblage sculptural d’objets, la projection vidéo dans l’espace ou la photographie, je com- pose mon travail entre non-lieu, poésie, vulnérabilité et désir. J’expérimente, dans ma pratique, le dialogue entre ces différents médiums et tisse les liens sémantiques entre les images.

Comment être au monde ?

La sculpture est pour moi une ouverture, un regard singulier porté sur le monde. Un champ d’exploration alimentant une réflexion et un outil, faisant éclore les questions posées par l’image. Elle me permet d’investir l’espace, de l’immerger dans ses points les plus troubles et brûlants. Par une addition de points de vue, chercher à générer de nouvelles associa- tions d’idées et de formes.


Vouloir construire le dialogue,

Vouloir engager le corps.



En partant d’éléments biographiques appréhendés par une réflexion sur l’image et ses paradoxes, je tente de décentrer la vision du spectateur et laisser place à un langage où la tension du paysage crée son propre vertige.

La projection fantasmée d’un paysage et de ses aspects « exotiques », construite par l’Occident, ces voyages sur les côtes méditerranéennes, le tourisme de masse, le soleil ardent et la mer azur, sonnent comme une représentation tronquée d’un horizon, construite par le temps et l’ histoire. Je m’intéresse aux relations ambiguës et décomplexées que l’Occident entretient toujours avec l’Orient.


 Comme l’analyse Edward W. Saïd dans « L’Orientalisme », je tente de démêler les mécanismes de création, de façonnement du fantasme exotique occidental.
Ces théories me mènent donc à travailler sur ces questions à la fois politiques, géographiques et sociales, sur ce paradoxe d’appartenance/ non-appartenance au lieu, qu’il soit physique ou spirituel, et explorer ces nouvelles formes de relations liées à la construction d’une mémoire diasporique.


Se mouvoir dans un espace inconnu, qui nous rapproche, qui éloigne,

qui parcourt ton corps il nous rassemble.



Je cherche, dans un second temps à comprendre comment les réalités sociales s’entremêlent aujourd’hui aux phénomènes de globalisation. Que ce soit dans un morceau de tissu accroché sur les branches d’un arbre à souhaits, dans un tapis de terre s’ élevant vers un soleil artificiel ou dans des chaînes d’argent coulées dans des branches de palmier en résine.


Comment faire cohabiter à la fois religion et culture populaire. Déconstruire ces images devenues icônes, créées et fantasmées par la mondialisation. Analyser cette relation mise en place entre mythe, foi et échange de valeur. Comprendre comment traditions populaires cohabitent avec ces nouveaux mythes contemporains. Comprendre comment la pièce que l’on lance à l’eau achète le vœu.