Au travers de différents aspects tels que l’assemblage sculptural d’objets, la projection vidéo dans l’espace ou la photographie, je compose mon travail entre non- lieu, poésie, vulnérabilité et désir. L’expérimentation du dialogue entre ces différents médiums et la création de liens sémantiques entre les images sont au cœur de ma recherche.
Comment être au monde ?
La sculpture vue comme une ouverture. Un champ d’exploration alimentant une réflexion et un outil, faisant éclore les questions posées par et sur l’image. Elle permet d’investir l’espace, de l’immerger dans ses points les plus troubles et brûlants. Par une addition de points de vue et de formes, laisser les histoires se construire, se déconstruire, s’additionner par fragments pour ensuite devenir des hybrides.
Expérience du lieu qui se transforme, se réinterprète, se fragmente et se recrée avec nos propres codes.
Construire le dialogue, Engager le corps.
L’archive photo-vidéo est un élément clé dans l’approche du travail. Dispositif de compréhension, outil analytique de la mémoire personnelle et collective, les images sont des supports de projections. Elles créent l’immersion et fragmentent l’espace de leur aura.
De vidéos «found footage», elle prend le bain de soleil sur la Méditerranée, nous étions
insouci.euses, ça se résumait à nos peaux brunes de soleil, l’odeur de l’huile, et les
cheveux pleins de sel.
// Why are we going so fast ? //
Projection « exotique », fantasme du paysage. Voyages sur les côtes méditerranéennes, tourisme de masse, le soleil est ardent et la mer azur. Des images et des représentations tronquées de l’horizon, composées par le temps et l’histoire. Démêler les mécanismes de création, de façonnement de ce fantasme occidental. Ces relations ambiguës et décomplexées que l’Occident entretient toujours avec l’Orient, comme l’analyse Edward W. Saïd dans « L’Orientalisme ».
Ces théories qu’évoque Saïd déplacent en conséquence le travail sur ces questions à la fois politiques, géographiques et sociales. Sur ce paradoxe d’appartenance/non-appar- tenance à la communauté, au déplacement, et au lieu, qu’il soit physique ou spirituel.
Ces rapports de dominations enjolivés de piscines de luxe et de chambres d’hôtel romantiques. Une hospitalité glamour et grinçante. Et nos souvenirs restent encore gravés sur la bande magnétique.
Quelles relations entretenons-nous, diaspora de la Méditerranée orientale, avec ces schémas de domination néo-coloniaux ? Ou nous-mêmes, avons pu être présent.e.s dans ces complexes gentrificateurs ? Et que nous reste-t-il de ces souvenirs insoucieux, qui ont eux-mêmes fait partie de notre propre construction du territoire, et de notre quête d’appartenance à ces espaces ?
Ce qui reste. Et notre expérience, c’était avant, puis la reconstitution de moments doux.
À l’approche de la mer,
Comment reconstruisons-nous notre propre héritage, au-delà de ces transmissions de récits, d’histoires et d’objets ? Quelles projections faisions-nous sur eux ?
Que ce soit à travers des rideaux de perles en plastique qui tombent sur un jardin de figuiers de cire, des transfert photos de faux sacs Chanel et d’anciennes cartes de catch de collection, un morceau de tissu accroché aux branches d’un arbre à souhaits, ou un tapis de terre s’élevant vers un soleil artificiel, essayer de faire coexister ces objets et images de culture populaire qui ont pu construire nos imaginaires d’enfance et créer nos souvenirs.
Façonner, par l’espace et le geste sculpture de nouvelles formes de spiritualités, ces nouveaux mythes contemporain.
Se mouvoir dans un espace inconnu, qui nous rapproche, qui éloigne, qui parcourt nos
veines,
il nous rassemble